Dis-moi ce que tu vois, Toi la Reine du Nord, que nos yeux ne voient pas, résignés à leur sort. Valkyrie en mohair, née de sang et de chair, je te sens, je t’espère, en sauveuse des Mers.
Je m’accroche à tes mots, que génèrent tes peurs, tes appels à nous sots, tes visions de l’horreur. Inutiles quatrains, que tes lèvres traduisent, en un verbe incendiaire, aux gardiens de la Terre.
Ces colosses obtus, obséquieuses statues, aux lumières sourient, en alcôve méprisent. Cette lutte éperdue, que tu mènes à mains nues, sans épée, en guenilles, aux moulins de Castille.
Protectrice du Monde, des oiseaux et de l’onde, je perçois tes augures, en leur sein me rassure. Fais-nous voir le feu, la colère de Dieu, ressentir la douleur, que t’arrache ton cœur.
De ces murs qui brûlent, cette Roche qui hurle, et transforment en cendres, le bleu de notre enfance. Saurons-nous déceler, les visions des yeux tendres, d’une enfant éclairée, aux nations aveuglées.
Je ne sais d’où tu viens, illusion ou destin, utopie boréale d’une valse spirale. En errance sur Terre, paradis de misère, d’une route sans fin, vers les brumes stellaires.